mardi 15 novembre 2011

Médias sociaux pour travailleurs immigrants

Tout au cours de notre formation, et dans notre matériel pédagogique, nous insistons sur l'importance des médias sociaux pour les immigrants en recherche d'emploi. Il y a plusieurs applications spécifiquement intéressantes pour les immigrants. Nous tenons à en préciser quelques unes ici, afin de vous les rappeler.



1- Facebook est déjà utilisé par de nombreux immigrants.

Facebook est utilisé par de nombreuses familles pour garder contact après la migration d'un de leurs membres. Plusieurs immigrants gardent contact avec la famille au pays de diverses manières, incluant le téléphone, la poste, le courriel, Skype, ainsi que Facebook. Depuis le partenariat de Facebook avec Skype, qui permet aux utilisateurs de Facebook d'utiliser la vidéo-conférence de Skype sur le site de réseautage, cette option a d'autant plus d'attrait.



Comme tout chercheurs d'emploi en Amérique du Nord, les immigrants qui utilisent Facebook à des fins personnelles doivent être mis au courrant des risques pour leurs démarches professionnelles de leur activité en ligne. Si 86% des employeurs vont surveiller l'activité sur les médias sociaux des candidats qui appliquent pour travailler chez eux (PR Newswire), seulement 12% des chercheurs d'emploi canadiens pensent que les médias sociaux sont importants pour leur recherche d'emploi (CERIC). On peut imaginer pour certains immigrants moins jeunes, habitués à la recherche d'emploi dans un contexte pré-Internet, ou provenant de pays où les réseaux sociaux (et Internet en général) sont moins accessibles, qu'ils sont loins de suspecter l'importance des réseaux sociaux sur le marché de l'emploi d'ici. À l'inverse, plusieurs des plus jeunes emploient les médias sociaux sans cesse: les chances qu'ils y laissent des traces trop personnelles et qui pourraient nuire à leur image professionnelle en ligne sont également à considérer. Bref, tous doivent être sensibilisés au soucis de la gestion des paramètres de confidentialité, à la netiquette (etiquette sur Internet), et à la visibilité en ligne de ces contenus.

De plus, Facebook est un des réseaux sociaux les plus complexes à utiliser. Les participants étant déjà sur Facebook ont probablement les compétences nécessaires pour apprendre à utiliser d'autres réseaux sociaux (Twitter, LinkedIn), dans la mesure où on leur donne l'information et les ressources appropriées (votre support et notre matériel, par exemple).

2- L'importance du réseau social en absence de réseau professionnel.

Quand on vient au Québec, on voyage seul, ou avec notre conjoint ou conjointe et notre famille. On ne vient pas à Montréal pour emménager avec notre patron. On immigre avec un réseau social personnel, et non pas avec un réseau professionnel. Ce dernier est presque toujours à reconstruire.

Avant de pouvoir s'attaquer exclusivement à sa carrière professionnelle, plus d'un nouvel arrivant doit s'attaquer à d'autres enjeux. En arrivant, les premiers besoins à combler sont habituellement d'ordre moins professionnel: se trouver un logement approprié; un travail de subsistance, facile à décrocher, pour couvrir les dépenses de base; de l'information sur les services importants à proximité, comme les centres communautaires, garderies, centres d'emploi, hôpitaux, CLSC, etc; apprendre comment fonctionne le transport en commun, les échanges commerciaux; et ainsi de suite. Les nouveaux arrivants, dans le processus de découvrir la culture et la manière de faire québecoise et montréalaise, vont s'être fait sans doute une multitude de contacts par ce processus. Savoir garder contact avec ces gens, et leur demander de l'aide ou de l'information pour mieux se placer dans notre domaine ou selon nos compétences, cela demande de savoir utiliser son réseau social, soit des compétences sociales et relationnelles qui dépassent le simple réseautage professionnel.

De plus, lorsqu'on est en période de recherche d'emploi, la différence entre votre réseau professionnel proprement dit et votre réseau social en général devient plus floue. Si, lorsque nous sommes en emploi, notre réseau professionnel comporte les gens avec qui on a étudié, les gens avec qui on travaille, nos homologues dans d'autres compagnies avec qui on discute du travail ou des meilleurs pratiques dans notre domaine, ainsi que des membres d'associations ou d'ordres professionnels, cela ne veut pas dire que seuls ces gens peuvent nous aider à décrocher un emploi lorsqu'on en cherche un. Je prends souvent l'exemple d'un comptable, qui se doit de se tenir au courrant des meilleures pratiques dans son secteur en tout temps, et ainsi garder contact avec un certain nombre de comptables lorsqu'il est en emploi. Par contre, lorsqu'il se retrouve en recherche d'emploi, il se doit en plus de tenir tout son réseau informé de ses démarches. En effet, toutes les organisations ont besoin de comptables: n'importe qui avec un emploi dans une organisation est un lien potentiel vers un poste de comptable, et tous peuvent le référer ou le tenir informé des ouvertures dans leur réseau ou à leur travail. Ce n'est pas rien!

3- Faire reconnaître les expériences à l'étranger.

On nous rapporte régulièrement que les chercheurs d'emploi immigrants n'ont pas de misère à trouver des emplois et à postuler, mais plutôt à les décrocher et à les maintenir. Un des obstacles à décrocher l'emploi est de faire reconnaître la valeur des expériences de travail acquises à l'étranger. Plusieurs employeurs, ignorant tout du marché de l'emploi du pays d'origine du postulant, même dans leur propre industrie, ne savent quoi penser de ces expériences, ce qui ne facilite pas les embauches de travailleurs immigrants qualifiés.

Pour que les employeurs apprennent à reconnaître votre expérience, il vous faudra faire un peu d'autopromotion.

Pour aider les employeurs à reconnaître la valeur de notre travail à l'étranger, plutôt que leur donner simplement les informations de contact de nos supérieurs comme références, on peut utiliser LinkedIn pour obtenir d'eux une recommandation, qui sera visible sur notre profil. Ainsi, plutôt que de faire faire le travail par votre employeur potentiel, qui devrait contacter vos références outremer (et ce seulement s'il parle la même langue qu'eux, bien sûr!), vous récoltez pour lui les commentaires des anciens employeurs et collègues dans les recommendations sur votre profil LinkedIn. L'employeur potentiel n'aura alors aucun effort à faire pour savoir si votre expérience de travail à l'étranger contribuera à faire de vous un bon employé pour son organistion: un seul clic sur un hyperlien pourrait suffir! Vous lui donnerez le lien personnalisé vers votre profil public sur LinkedIn, soit dans vos informations de contact sur votre CV ou dans la signature de votre courriel, et il n'aura qu'à lire tout les bons commentaires qu'il y trouvera.

De plus, si vous êtes dans un secteur de pointe, notamment relié à la science et la technologie, mais que vous n'avez pas de présence particulière à votre nom sur Internet, plusieurs employeurs penseront que vous ne prenez pas la peine de vous informer des dernières découvertes, et que vos connaissances sont donc datées. Vous créer des profils de réseaux sociaux professionnels sur LinkedIn ou Viadeo, par exemple, peut être une solution à ce problème.

4- Connaître le marché de l'emploi.

Finalement, lorsqu'on emménage au Québec, on peut savoir dans quel secteur on veut travailler, et avoir toutes les compétences nécessaires pour travailler dans se secteur, mais toutefois ne pas avoir toutes les informations pertinentes pour optimiser notre démarche de recherche d'emploi. Connaît-on les principaux employeurs? Les expériences de travail, compétences, formations ou accréditations connexes ou préalables que l'on devrait tenter d'obtenir? Les ordres professionnels, associations ou groupes que l'on devrait rejoindre? Les lois qui régissent le travail dans notre secteur? Il se peut bien que l'on ne connaisse pas toutes ces informations, mais elles sont particulièrement accessibles lorsqu'on recherche aux bons endroits. Une des manières d'obtenir ces informations, ou de savoir où les trouver, c'est d'être actif dans des groupes de réseautage sur LinkedIn et Facebook, de suivre des profils de personnalités importantes et de compagnies dans votre secteur, et toutes sortes d'autres fonctions des médias sociaux que nous couvrons dans notre matériel ou nos formations. Pour en savoir plus sur le marché de l'emploi au Québec, une des meilleurs manières d'avoir accès à l'information, c'est d'apprendre à utiliser les réseaux sociaux de manière professionnelle.

Si on sait dans quel secteur on veut travailler, et ou ( en Informatique à Montréal, par exemple ), on peut commencer par faire une recherche sur Google (google.com) avec certains mots-clefs ( soit "informatique" et "montreal" dans ce cas-ci ). A l'aide d'un morceau de papier, ou d'un fichier texte sur support informatique, on peut noter les noms des compagnies qui ressortent dans les resultats de recherche, ainsi que les adresses de leurs sites web. On peut par la suite jeter un coup d'oeil aux sites web de ces compagnies, pour s'assurer qu'elles sont bien dans le domaine qui nous intéresse, et noter certaines choses d'intérêt: leur mission, leur emplacement, les noms des directeurs, et l'organigramme (si ils sont disponibles). Parfois, on verra aussi un lien vers le compte Twitter, Facebook, ou LinkedIn de la compagnie directement à partir de sa page web. Ceci nous évitera de faire une recherche additionnelle sur chacun de ces sites afin de retrouver leur profil.

5- Se préparer pour une application d'emploi

Avant d'appliquer à un poste ou de se présenter en entevue, il peut être très pertinent de faire une recherche préliminaire sur le poste qui nous intéresse, incluant certaines informations cruciales: le département de la compagnie dans lequel il se trouve, le directeur ou la directrice de ce département, le nom de la personne qui l'occupait auparavant, les compétences requises ou les conditions de travail offertes dans des postes similaires chez d'autres employeurs, la mission de l'entreprise, ses projets, etc. Le site web de l'entreprise est bien sûr une bonne source pour commencer votre enquête, mais beaucoup de ces informations vous seront disponibles via les médias sociaux et nulle part ailleurs. Savoir ces choses peut vous donner des idées pour nourrir vos réponses à l'entrevue, pour valoriser certaines expériences de travail dans votre CV, etc. Dans de nombreux cas, il est possible de décrocher un emploi même si l'on ne correspond pas à 100% aux critères recherchés, surtout si on réussit à mettre en valeur les compétences et expériences que nous avons. Aujourd'hui, cela se fait autant sur le web que sur notre CV et à l'entrevue.






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